Prise de paroles de HAMV en soutien au collectif Bretagne contre les fermes usines

Prise de parole au nom de Halte Aux Marées Vertes (HAMV)

le mercredi 3 août 2022, devant le Tribunal judiciaire de Lorient

en soutien à l’action de blocage d’un train de céréales à Saint-Gérand (56)

menée le 19 mars 2022 par le collectif Bretagne Contre Les Fermes Usines (BCLFU)

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Il est HEUREUX que les militants de BCLFU aient arrêté un train de céréales et non pas un train de soja. Pourquoi ? Il est désormais à peu près de notoriété publique que le soja qui arrive en Bretagne venant d’Amérique du sud est synonyme d’OGM et pesticides associés, synonyme de déforestation et de réchauffement climatique, synonyme de destruction des cultures vivrières, au point d’ailleurs que l’Union Européenne commence à envisager la possibilité d’interdire l’importation en Europe de ce soja.

Mais… mais… il ne faudrait surtout pas laisser croire que le cheptel pléthorique que nous avons en Bretagne est nourri sur les terres bretonnes avec le seul complément du soja importé ! Il est nourri également d’importations massives de céréales, blé et orge venant d’Ukraine, de Russie ou d’ailleurs, des plaines céréalières françaises, du maïs importé ou venant par exemple de Vendée, là où l’on construit des méga-bassines pour l’arroser, mais aussi du colza, du tournesol, nécessaires pour constituer la ration des animaux à l’enfermement.

Pourquoi ? L’équation est très simple. Selon les chiffres révélés par la Cour des Comptes dans son rapport du 2 juillet 2021, les Côtes d’Armor, 1^er département d’élevage de France, supportent, en moyenne par hectare  de surface agricole utile (SAU) : 1,1 bovin + 21,7 cochons + 248 volailles. Nous avons converti ces animaux en équivalent UGB (Unité de Gros Bétail), avec les coefficients de conversion en usage. Résultat : nous avons en Côtes d’Armor en moyenne, 9 UGB par hectare agricole. Or il faut 1 ha pour nourrir 1 UGB et recevoir ses déjections. Conclusion, nous avons 1 UGB nourri sur nos terres et 8 UGB nourris par des importations de céréales, protéagineux et oléagineux ! !

Donc l’action de BCLFU a eu le grand mérite de faire la lumière sur le fait que le cheptel breton surdimensionné aspire des quantités phénoménales de nourriture importée, le mérite de mettre sous les projecteurs ce qui signifie véritablement faire de l’élevage hors sol.

HAMV ne peut que soutenir cette action, sa cible et ses modalités, une action Ô combien nécessaire et salutaire pour crier qu’il faut revenir à un élevage lié au sol, associant cultures et élevage, et non pas un élevage perfusé par des trains d’importations. C’est la seule voie pour remédier à la très longue liste de nos maux, nitrates et marées vertes, pesticides, effondrement de la biodiversité, antibiorésistance, souffrance animale, risques de zoonoses, dérèglement climatique et désertification des campagnes où l’agro-industrie vise à remplacer l’humain par des machines !                                                

Annie           

On en parle sur Ouest France