Source Ouest France Virginie ENÉE, Retrouver l'article sur Maville
Selon la revue Science, l’ammoniac est responsable de 60 % des émissions de particules fines PM2.5 au Royaume-Uni. Un constat qui pourrait être identique en Bretagne, région française la plus émettrice de ce gaz issu des activités agricoles.
Pollution aux particules fines : une étude inquiétante pour les poumons des Bretons
On pensait jusqu’alors que l’industrie, le chauffage individuel et le trafic routier contribuaient à la majorité des émissions de particules fines (PM.10) et très fines (PM2.5). Des particules qui peuvent pénétrer dans le sang après avoir été inhalées et engendrer, à terme, cancers et maladies cardio-vasculaires.
Pourquoi une étude britannique, publiée dans la revue scientifique américaine Science, est-elle une mauvaise nouvelle pour la Bretagne ?
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la mauvaise qualité de l’air serait responsable, chaque année, de 67 000 morts prématurés en France, soit environ 3 000, rien qu’en Bretagne. Or, une étude scientifique anglaise vient de conclure que 60 % de la pollution aux particules fines proviendrait en réalité de la transformation de l’ammoniac, gaz issu des activités agricoles, dans l’air. Et dont la Bretagne, avec 17 %, est la première région émettrice du pays…
Que sait-on de l’ammoniac ?
En Bretagne, ce gaz irritant des voies respiratoires provient à 94 % des activités agricoles (émanations des fosses à lisier des élevages et lors des épandages de ces lisiers mais aussi d’engrais minéraux sur les cultures, pour les fertiliser).
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Or, une fois dans l’air, « l’ammoniac se transforme en particules fines lorsqu’il se combine avec d’autres substances dans l’atmosphère », rappelait récemment Gaël Lefeuvre, directeur d’Air breizh, l’organisme agréé pour mesurer la qualité de l’air. En retombant au sol, « l’ammoniac a aussi un rôle sur l’eutrophisation des masses d’eau, et favorise le développement d’algues. » Or,à défaut de financements et de législation l’imposant, la mesure de l’ammoniac dans l’air est très récente.
Que conclut cette étude ?
À l’échelle mondiale, « 39 % des particules PM2,5 sont dérivés de l’ammoniac et entraînent des dommages pour la santé de 420 milliards de dollars », calcule l’étude publiée dans la revue Science et rapportée par le journal anglais The Guardian.
Depuis les années 1980, « les véhicules et l’industrie produisaient de grandes quantités de PM2,5, mais les contrôles de la pollution ont considérablement réduit ces niveaux ». Or, dans le même temps, les émissions d’ammoniac (comme bretonnes) ont à peine diminué au Royaume-Uni. Bilan : « L’agriculture est désormais responsable d’une plus grande part des PM2,5. »
Quelles solutions déployer ?
Virginie ENÉE. Ouest-France
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